Cor van der Weele, professeur à l’Université de Wageningen, mène des recherches sur un rôle éventuel des agriculteurs dans la viande cultivée. « Il y a plus de changements qu’il n’y paraît à première vue »
Vous êtes professeur de philosophie, avec une formation supplémentaire en biologie. D’où vient votre fascination pour la viande cultivée ?
Il est clair depuis longtemps que nous mangeons trop de viande. En 1971, dans son livre Diet for a small planet, Frances Moore Lappé encourageait, à l’aide de recettes, ses lecteurs à manger moins de viande et plus de légumineuses. Pourtant, l’engouement pour la viande n’a fait qu’augmenter au fil des ans. Le développement des viandes végétales n’y a rien changé, pas plus que les arguments éthiques sur les animaux et les préoccupations environnementales croissantes. Dans ce contexte, l’idée de la viande cultivée m’a parue immédiatement surprenante et pleine d’espoir, une sorte d’œuf de Colomb. Cela ne sera jamais aussi durable que les légumineuses et donc, cela n’est peut-être pas nécessairement la meilleure alternative. Mais comme cela se veut être de la vraie viande, c’est peut-être finalement quelque chose qui peut déclencher un réel changement chez le consommateur.