Les États-Unis vont pouvoir mettre des steaks de « viande cultivée » sur le marché

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Les Américains se préparent à accueillir la viande cultivée dans leurs assiettes

La viande cultivée pourra-t-elle bientôt se retrouver dans les rayons des supermarchés américains ? Une première étape a été franchie en novembre 2018 avec l’élaboration d’un cadre réglementaire pour une future commercialisation. Plusieurs start-up se sont lancées ces dernières années sur ce créneau. Si aucun produit n’est pour l’instant prêt à être vendu, les avancées sont rapides.

La viande cultivée pourrait se retrouver très prochainement dans les assiettes outre-Atlantique. Fin octobre, le ministère de l’Agriculture (USDA) et l’agence en charge de la sécurité alimentaire (FDA) ont tenu une réunion publique sur la réglementation et l’utilisation de cellules animales pour la production de produits alimentaires. Une première dans le monde.

Après plusieurs semaines de discussions, les deux agences gouvernementales ont dévoilé, le 16 novembre 2018, le cadre réglementaire qui permettra le début de la commercialisation de ce type d’aliments. Chacune supervisera une partie du processus.

Assurer la sûreté des aliments

La FDA sera chargée de contrôler tout le processus lié aux cellules : leur collecte - sans souffrance et sans abattage - sur les bovins et les poulets, leur conservation dans des banques et le stade final de la différentiation cellulaire. Avec, pour objectif, d’assurer la sûreté absolue de la viande cultivée. Une fois ces étapes effectuées, le ministère de l’Agriculture prendra le relais. Il chapeautera tout ce qui concerne la production et l’étiquetage des produits.

La fabrication de viande cultivée ne requiert pas d’antibiotiques, ne pollue pas l’environnement et permet d’éviter l’élevage et l’abattage d’animaux. Elle permet de produire de la viande en préservant les ressources et en apportant une alternative « éthique » à la viande conventionnelle.

Un secteur très prometteur

Aux États-Unis, plusieurs start-ups ont déjà fait part de leur intention de commercialiser des produits à base de cellules animales. Elles peuvent compter sur des soutiens de poids. À commencer par Tyson Ventures, la branche spécialisée dans les investissements en capital-risque du numéro un de la viande aux États-Unis, Tyson Foods. Mais aussi Cargill, Google ou Richard Branson. Tous misent sur le potentiel hautement disruptif de cette industrie émergente. Bill Gates a, quant à lui, désigné la viande de culture comme l’une des principales technologies de rupture de 2019.

La start-up californienne Just, déjà réputée pour sa mayonnaise sans oeuf, a par exemple réussi à lever 245 millions de dollars depuis sa création en 2011. D’autres comme Memphis Meats s’activent pour abaisser les coûts de production, dans un contexte où les appels à réduire sa consommation de viande, notamment pour des raisons de bien-être animal, se multiplient.