Le nom de la viande cultivée, surtout en anglais, a déjà une histoire. Au cours des dix dernières années, elle a changé de nom à plusieurs reprises. Et il y a une raison à cela : la façon dont un produit alimentaire est nommé a une influence sur la façon dont les consommateurs pensent à son sujet.
Le nom est un signe
Nomen est omen », dit le proverbe latin, « Le nom est un signe ». Dans la Rome antique, on pensait que le nom disait en fait quelque chose sur la personne qui le portait. La pensée magique n’a plus sa place dans la société moderne, et pourtant les gens ne sont pas libérés des mécanismes psychologiques qui la sous-tendent. Le nom d’un produit alimentaire joue donc effectivement un rôle dans l’attitude des consommateurs.
La viande cultivée n’est pas le premier nouveau produit alimentaire à chercher un bon nom. Le fruit, avocat est bien établi – ce qui montre que la commercialisation fonctionnait bien il y a un siècle – mais ce n’est pas le nom original de ce fruit à noyau. Il était à l’origine appelé « ahuacate », un nom aztèque repris par les conquérants espagnols. Jusqu’au début du XXe siècle, il n’y avait pas de production importante « d’ahuacate », mais la situation a changé à partir de 1900. Cependant, le terme « ahuacate » ne peut être prononcé pour les consommateurs occidentaux. De plus, le terme traduit signifie « testikel » de l’aztèque, car dans la culture ancienne, il était connu comme aphrodisiaque. Le nom populaire de ce fruit ne semblait pas non plus être une piste : « alligator pear » Les producteurs d’ahuacate ont donc décidé d’introduire le terme « avocat », en faisant de leur mieux pour introduire le nouveau nom. Même les éditeurs de dictionnaires ont écrit à ce sujet.
Les recherches montrent que les gens sont effectivement influencés par les noms et les mots. Dès les années 1940, des études ont montré que les attentes des consommateurs ont un impact significatif sur l’expérience alimentaire. Pendant la Seconde Guerre mondiale, une pénurie de viande est apparue et on a cherché à savoir si la viande d’organes comme le foie, les reins, la langue et le cerveau serait une bonne alternative. Le résultat a été positif, tant qu’il n’était pas étiqueté comme viande d’organe. Dès que les organes sont apparus sur l’étiquette, les consommateurs n’ont pas voulu en savoir plus.
Comportement du consommateur
Des recherches plus récentes confirment la constatation que les gens sont guidés par les noms et leurs associations liés à ces noms. Par exemple, les descriptions des plats dans les restaurants influencent la popularité. Le « délicieux gâteau au chocolat belge » fait mieux que le « gâteau au chocolat ». Inversement, l’utilisation des termes « cochon » et « vache » au lieu de « porc » et « bœuf » suscite une aversion et conduit les consommateurs à opter pour des alternatives végétariennes.