La viande de culture pourrait débarquer sur le marché européen dès 2022. Mais elle doit d’abord être approuvée par l’Agence européenne de sécurité des aliments. Manger de la viande cultivée, est-ce vraiment sans danger ?
La question revient régulièrement dans les débats et les études de marché. D’une part, les exigences de sécurité de la part des consommateurs sont telles que tout nouveau produit alimentaire n’a d’autre choix que de gagner leur confiance. D’autre part, la viande cultivée, bien qu’étant de la viande véritable, est produite sans abattage, ce qui permet d’éviter tout contact avec les intestins des animaux.
Ce dernier point est une réalité méconnue de la plupart des carnivores : la viande a une durée de conservation limitée parce qu’elle contient des bactéries que l’on retrouve dans les fèces des animaux. La viande de culture permet donc d’éviter ce que l’Organisation mondiale de la santé considère comme un risque alimentaire majeur au niveau mondial. Rien qu’en Europe, plus de 320 000 cas de zoonoses d’origine alimentaire sont enregistrées chaque année, et sont parfois à l’origine de décès.
Il n’y a donc aucune raison de penser que la viande cultivée est moins saine que la viande produite aujourd’hui. D’autant plus que certains chercheurs souhaitent rendre la viande cultivée encore plus saine, par exemple en s’assurant qu’elle contient moins de graisses saturées ou de cholestérol. Quoi qu’il en soit, les producteurs de viande cultivée devront prouver aux autorités que leur produit est sain. En effet, toute entreprise souhaitant mettre un produit sur le marché doit d’abord se plier à une série de procédures.