Quel est l’impact environnemental d’un kilo de viande cultivée, dans un scénario de production commerciale ? C’est la question abordée dans la nouvelle étude de GAIA, menée par CE Delft [1] en collaboration avec The Good Food Institute (GFI). Lorsqu’elle est produite à l’aide d’énergies renouvelables, la viande cultivée a un impact environnemental inférieur de 93 % à la production de viande de bœuf conventionnelle, de 53 % à celle de porc et de 29 % à celle de poulet. « Les résultats sont clairs », déclare Hermes Sanctorum, consultant en viande cultivée pour GAIA. « Si vous voulez agir en faveur de l’environnement, vous devriez privilégier l’alimentation végétale. Si vous souhaitez toujours manger de la viande, alors vous devriez consommer de la viande cultivée produite avec de l’énergie verte : c’est bon pour les animaux et bon pour l’environnement »
Ce n’est un secret pour personne que GAIA croit en la viande cultivée. Pour GAIA, la viande cultivée est avant tout une solution à la souffrance animale. Rien qu’en Belgique, près de 850 000 animaux terrestres sont abattus chaque jour, provenant en majorité d’exploitations intensives où leurs conditions de vies sont épouvantables. « Mais l’élevage a également un impact majeur sur l’environnement », explique Hermes Sanctorum. « C’est pourquoi nous avons commandé une étude pour comparer la viande cultivée à la viande issue de l’abattage d’animaux. Cette étude, réalisée en collaboration avec The Good Food Institute, est une première mondiale : c’est la première fois qu’une étude sur la viande cultivée est réalisée en collaboration avec des entreprises de viande cultivée, sur la base de données détaillées remises par ces dernières. »
Un plaidoyer en faveur du véganisme ne suffira pas
Quels sont les principaux résultats de l’étude ? Lorsque les producteurs de viande cultivée choisissent de produire en utilisant de l’énergie verte, la viande cultivée obtient de meilleurs résultats que tout autre type de viande conventionnelle. La viande bovine a toujours l’impact environnemental le plus élevé, suivie par la viande de bovins laitiers. Sur la base du mix énergétique attendu en 2030 (énergie conventionnelle), la viande cultivée obtient de meilleurs résultats que la viande bovine. Dans ce contexte, les producteurs de viande cultivée (et tous les autres acteurs de la chaîne) utilisent de l’électricité provenant – selon les prévisions internationales – du charbon, du gaz, du vent, du soleil, etc. Lorsque les producteurs de viande cultivée choisissent l’électricité verte pour leurs bioréacteurs, la viande cultivée est nettement plus performante que le porc ou le poulet.
Cette étude est une preuve supplémentaire que la consommation de viande, en particulier celle de viande bovine, a un impact incroyablement négatif sur l’environnement. Les produits végétaux obtiennent toujours le meilleur score environnemental ; c’est pourquoi GAIA reste partisan d’une alimentation végane. Toutefois, selon Hermes Sanctorum, il serait illusoire de croire que tout le monde adoptera un régime entièrement végétal. « La consommation de viande continue d’augmenter dans le monde entier. Même en Europe et en Belgique, où les gens mangent moins de viande, on produit toujours plus de viande, notamment pour l’exportation. Si nous nous soucions vraiment des animaux, nous devons produire la viande autrement. Le simple fait de préconiser le véganisme ne suffira pas ».
Meilleur que le tofu
Bien que l’utilisation des terres ne soit pas un des facteurs principaux de cette étude, la viande cultivée s’en tire extrêmement bien en la matière. « La viande cultivée, qu’elle provienne de sources d’énergie conventionnelle ou renouvelable, obtient un score presque trois fois plus élevé que la viande de poulet. La viande cultivée produite à partir d’énergies renouvelables obtient même de meilleurs résultats que le tofu en matière d’utilisation des terres. Avec une utilisation moindre des terres, nous pourrions œuvrer à la restauration de nos écosystèmes – par exemple en reboisant. Ce qui est crucial pour améliorer le climat. »
La viande cultivée ne sera cependant pas disponible dans les supermarchés dès demain. « Nous espérons que d’ici 2025, elle pourra être produite à grande échelle. Au niveau mondial, les énergies durables seront de plus en plus utilisées à l’avenir, de sorte que la viande cultivée sera une victoire à la fois pour le bien-être animal et pour l’environnement. »